Dans la ronde des Nuits, les Damodes ont une origine très ancienne celte ou gallo-romaine. Ce nom évoque-t-il une trinité divine et féminine, à la manière des Bonnes Mares ? Protectrices des fruits de la terre et de la maternité, ces déesses étaient adorées dans la Côte. A l’Est de Nuits, la bourgade gallo-romaine des Bolards couvrait d’ailleurs 15 hectares. Elle possédait un temple de Mithra et la vie y était déjà très active. Mais peut-être ce nom rappelle-t-il le souvenir de druidesses qui auraient élu domicile dans la combe.
Dès le Moyen Âge, le vin de Nuits acquiert une identité qui le distingue du vin de Beaune. Alors que la Côte de Beaune produit un vin à la robe légère, œil-de-perdrix, s’appréciant assez jeune et presque de primeur, le Nuiton se consacre à un vin d’une couleur veloutée foncée, de garde, volontiers corsé et tannique. Cette aptitude à la conservation résulte de qualités solides, très appréciées à la Cour de Versailles aux XVIIème et XVIIIème siècles, ainsi qu’à l’étranger. Les Cours allemandes sont en particulier friandes du vin de Nuits.
Le vin de Nuits est réputé pour ses aptitudes à la garde, alors que le vin de Beaune se boit plus jeune. Quand on dit alors “vin de Bourgogne”, on parle d’un Nuits.