Champs Perdrix, ce nom est assez fréquent en Côte de Nuits, rencontré dans le vignoble historique de Dijon, ainsi qu’à Couchey, Fixin, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges. Il désigne un terrain pentu où la pierre calcaire est abondante. Les racines doivent chercher loin dans le sol leur nourriture. Disons-le simplement, car il faut toujours rester sérieux en parlant d’un grand vin, ces oiseaux n’y sont pour rien. Mais acceptons-le en nous rappelant une histoire qu’on ne peut pas vous cacher. Au début du XIXème siècle un plat fait fureur à Paris : la Perdrix à la mode d’Alcantara. Pourquoi ? Illustre général napoléonien et bourguignon, Andoche Junot avait pillé en Espagne le monastère d’Alcantara et n’en avait rapporté qu’une seule prise de guerre : le livre de cuisine des moines et l’art de préparer cette fameuse Perdrix. On est Bourguignon ou on ne l’est pas ! Devenez-le, c’est si simple et tentez l’aventure d’une perdrix au Vosne-Romanée Champs Perdrix.
« Il n’y a point à Vosne de vins communs », écrit au XVIIIème siècle l’abbé Courtépée. On ne saurait mieux dire, dans une merveilleuse économie de mots. Tous les éloges futurs dont ce vignoble touché par la grâce apparaîtront faibles au regard de ce flamboyant constat. Aucun village de la Côte ne réunit en effet tant d’enchantements. « La Bourgogne, conclut Roupnel, n’a rien fait de mieux. » Velours et distinction sont les principaux traits du caractère des Champs Perdrix. L’humus et le sous-bois nuancent souvent leurs arômes sous la flamme et la robe, de même que la cerise à l’eau-de-vie, la pivoine, jusqu’au cuir et à la fourrure selon les vertus de l’âge.